salon. je suis une pièce réputée pour ses discussions, ses réunions, ses coups de gueule, ses rencontres. je vois souvent sur certains de mes meubles des personnes assises, en train de regarder un autre objet. vous ne voyez pas qui suis-je ? c'est la fin du monde, deux-mille douze. (a) le salon, bien entendu. vous ne faîtes aucun rapprochement avec le saloon des cowboys, la télévision ? c'est une honte, une vraie honte. mais bon. en espérant que vous soyez confortables.

cuisine. à cinq heures du matin, l'autre qui se lève en douce. je rêve. tout ça pour quoi ? du nutella, quelle question ! il marche sur la pointe des pieds, quand tout à coup, le loup une jolie blonde débarque. l'ouïe fine, celle-là. sommeil léger. ah, ce n'est pas un bon point, elle pourra écouter quand son mec la trompera. hum, trève de plaisanterie. une platine, plus un ténébreux, ça fait ? une bataille de chocolat, pour finir sous l'eau, tous les deux, se rinçant, et s'aspergeant. des gosses. après on dit que les enfants font pire ?

salle à manger. je réfléchis aux dilemmes des habitants, et je me goinfre. je réfléchis, je me goinfre. je me goinfre, et quoi après ? une table, une chaise, enfin plusieurs mais dans le feu de l'action, ça donne ça, une pas douée, plus une tartine de confiture, qui va se coller sur le nez d'un passant, puis celle qui est refaite, par terre ! zut, maintenant, concentrons-nous sur la nourriture, bordel de merde. c'est ça, la vie, mes petits grands. vous n'avez pas de serveurs, ni de serveuses, d'ailleurs. ce n'est pas plus mal, ça vous apprend à porter vos couverts, gros malins.

toilettes. serait-il nécessaire de détailler ? pour certains, oui. parce que si vous voyiez ce que j'y vois, vous en seriez choqués. m'enfin, chacun ses préférences, je ne dis pas. sauf que là, minuscule pièce, une cuvette, un évier, je ne vois pas ce que l'on lui trouve. peut-être la partie sans surveillance ?!

salle de bains. chaque matin, ça sert d'être là. soit pour un maquillage raté, soit pour une douche censurée, à cause de mains baladeuses masculines sur les dos du sexe féminin. demoiselles, n'arrivez-vous pas à vous frotter ? ne vous étonnez pas des suites, d'accord ? dans le détail, on peut dire de cette salle de bains qu'elle a un espace suffisant pour tout accueillir. larmes, joies, déclarations, trahisons, enguelades, et fonction principale. des tarés, moi je vous dis !

buanderie. une robe là, un pantalon étalé en plein milieu, deux candidats qui dorment, des débardeurs éparpillés, des trousses de maquillage, des chaussettes sales, des petites culottes, et après, on s'étonne de la disparition d'affaires ? heureusement qu'il n'y a pas le nettoyage obligatoire, je ne sais pas ce que ça donnerait. vous voyez, je ne peux déjà plus mettre un pied sans marcher sur un vêtement ! tant pis, donc.

chambre des filles. les filles ont au moins le mérite de faire leurs lits, je me trompe ? allons voir ça. je confirme. bien rangé, quelques saletés sans trop de surplus. mais je sais pourquoi, moi ! parce qu'elles se fourrent dans les bras des garçons, qui ont interdiction absolue de rentrer dans cette demeure. absurde. et ce n'est sûrement pas leur centre d'intérêt premier, dormir, remarquez. à voir le bordel dans le dressing, avant, ça donne à y croire, n'est-ce pas ? quand je pense que le dernier jour je devrai éteindre, comme ça va me faire bizarre.

chambre des garçons. enfin les candidats, et candidates. je les vois pour la première fois, sauf les deux que j'avais retrouvé bourrés, ça promet. bref. ils se font un jeu de société, comme des gamins. que dis-je ! ils parlent stratégie. ça fuse, ça fuse le furêt. qui mènera son clan en final ? pardon, il n'y a pas encore de clan. mais qu'est-ce qu'ils foutent alors ? ils dorment, évidemment ! ils dorment les uns sur les autres, alors que la chambre est bien plus grande que deux réunies, deux luxueuses en plus. quel désastre. moi qui pensais avoir bien commandé, un trou à rats leur aurait suffit. étalez-vous, flûte ! (:

confessionnal. à moi qu'on me dit tout, à moi. je suis privilégiée, je vous l'ai dis, non ? bon, maintenant, c'est fait. on peut me rencontrer à toute heure, je serai la meilleure oreille qu'il soit, je le garantis. personne ne vous écoutera, sauf moi ! et interdiction de dévoiler ce que vous m'avez dit aux autres habitants, sauf si vous cherchez la merde. ici, c'est l'endroit aux méchancetés amusantes, aux potins en quelques sortes, aux replay sur vous-même, votre parcours. tout un tas de trucs, que la surprise est encore grande.